B.G.A. - Association des Braves Garçons d'Afrique
Qu'est-ce que B.G.A.?
Historique |
Genèse de B.G.A.
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Tout commence au début des années 90 dans les rues du 19ème arrondissement. A contrario des autres bandes, la destinée d’une association se forme autour d’une bande de jeunes du quartier Riquet, héritiers des Requins vicieux, des Requins juniors, des CKC, bandes mythiques des quartiers populaires parisiens.
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:: Les B.G.A se connaissent depuis l'école primaire...
L'histoire de ce groupe de jeunes débute sur les bancs de l'école primaire où un début d'amitié se noue. Elle se poursuit au collège Georges Méliès pour certains tandis que d'autres se côtoient au Collège Michelet.
Petit à petit ce groupe se forme une âme autour d'un point commun : le rejet d'un système qui ne les reconnaît pas.
« Au prix de
nombreux sacrifices, nos parents ont su nous élever, nous
éduquer, nous inculquer des valeurs indispensables
à la vie en société
(dignité, respect...) mais comme tous les jeunes de
notre âge, insouciants et convaincus de tout connaître
de la vie, nous n'écoutions pas.
Nous ne remercierons jamais assez nos parents pour toutes les souffrances endurées, pour toutes ces nuits d'angoisse passées à nous attendre.
Comme tous les jeunes de leur âge, ils évacuent le stress de la vie quotidienne par la pratique du sport (foot, basket, boxe...)
Avec la fin des années collège vient la période des orientations scolaires.
Tout le groupe se retrouve dispatché dans diverses filières (Bac pro, STT, Générale).
Par un coup du destin, tous rebelles à un système scolaire qui ne répond pas à leurs attentes, le groupe (avec des éléments en moins et des éléments en plus) se retrouve à zoner très tard dans les rues du quartier Riquet.
Comme tous les adolescents, le cœur empli de certitudes sur la vie, ils rêvent de refaire le monde lors d'interminables débats.
Squats d'immeubles, incivilités, rivalités inter-quartier, sorties nocturnes, de longues nuits de palabres (débats), disputes avec les parents, contrôles intempestifs des forces de l'ordre sont le lot quotidien de ces jeunes qui, sans le savoir, tissent et consolident leur amitié.
Quelques membres fondateurs One-bis
Un dilemme se présente à eux :
- Rester en marge du système tout en le critiquant
- Intégrer le système et se battre pour l'améliorer
Les années passant, l'âge grandissant,
les murs de la cité ne bougeant pas, un futur sans
lendemain, l'âge de raison sonne.
Alors
que faire ? »
Que nos mères nous pardonnent de les avoir tant fait pleurer. Que nos pères nous pardonnent pour les déceptions endurées.
Nous étions jeunes et pensions tout contrôler.
:: L'idée d'une association fait son chemin...
Par
une matinée de décembre
2000, cinq jeunes afro-antillais âgés de 16
à 21 ans, en prise avec le froid glacial du matin,
confinés à l'intérieur
d'une Super 5 (vitres brisées), palabrent sur les
problématiques des cités (pauvreté,
chômage..), sur la stigmatisation et l'avenir des
jeunes issus des quartiers « dits sensibles »
(voyous, dealers, délinquant ...).
Une
idée voit le jour : Créer une
association
Quelques
questions fusent :
C'est
quoi une association ? Quelle est son utilité? Comment
ça fonctionne... ? Après moult et moult
discussions avec les acteurs sociaux du quartier (associations,
équipe de médiation...), ils
trouvent enfin des réponses.
Les cinq jeunes réunissent
une vingtaine de leurs potes dans un local poubelle pour leur faire
part de l'idée.
Quelques mois
s'écoulent....
Suite
à cette réunion, ils se réunissent de
nouveau au même endroit mais cette fois-ci avec les plus
motivés (certains ne voyant ni
l'utilité ni
l'intérêt d'une association).
De
cette seconde réunion nocturne (début
01h00 et fin 07h00) naît l'association Braves
Garçons d'Afrique (B.G.A)
influencée de leurs racines africaines.
:: Quel nom lui donner?
Braves
: en hommage à la bravoure de leurs ancêtres
durant l'Esclavage, à ces hommes et ces femmes
fiers, qui se sont battus pour l'indépendance,
à ces tirailleurs qui ont combattu pour la France,
à leurs parents, leurs frères, leurs
sœurs et leurs amis victimes du racisme au quotidien.
Garçons : tous les
membres fondateurs sont des garçons.
Afrique : parce que leur
dignité et leur couleur ne leur feront jamais oublier
qu'ils sont des fils et des petits-fils d'Afrique.
»Il ne s'agit
ni de regretter ni
d'être fier de notre passé ; mais une
chose est sûre, c'est ça qui nous a
forgé.
Ni les doutes de leurs parents, amis et locataires
(qui les croient en train de dealer lorsqu'ils tiennent leur
première réunion dans un local poubelle), ni les
contrôles répétitifs et souvent
musclés des agents de police n'ont eu raison de la
volonté, de la détermination de cette bande de
copains. Au contraire, l'envie de changer les
mentalités, l'amour de leur quartier et une
bravoure sans limite ont poussé ces jeunes à se
fédérer pour rendre viable leur association.
Aujourd'hui, nous apportons ces quelques
lignes de témoignages pour que nos petites sœurs,
nos petits frères sachent qu'il n'y a
pas de plus grande liberté que la dignité,
qu'il n'y a pas de plus grande gloire que celle de
rendre les autres (parents, amis...)heureux et fiers ».
:: L'association est créée de fait entre Janvier et Août 2001
Les membres de B.G.A. font leurs premières armes avec des soirées dansantes (une quinzaine) accueillies par la paroisse Notre-Dame des Foyers (rue de Tanger), avec chaque fois quelque 300 jeunes.
Ces différentes soirées leur permettent de se rapprocher de leur quartier et de contribuer à son apaisement.
Le départ du curé de la paroisse les contraint à mettre un terme à leur système de soirées dansantes.
Création
officielle (Déclaration en préfecture le 21
Septembre 2001)
Ils gèrent le succès: les soirées se dédoublent, accueillant les moins de dix huit ans plus tôt dans l'après-midi et les plus âgés, plus tard en soirée, en alternance, selon les disponibilités de la salle.
Le but n'est pas de faire de l'argent mais de créer un lien social en donnant une place aux jeunes pour favoriser les rencontres et les échanges.
En effet, bien souvent, les entrées sont gratuites pour les frères et sœurs des membres ; chaque jeune du quartier est libre de donner la somme souhaitée. Seuls quelques jeunes de l'extérieur paient l'entrée, qui se faisait sur présentation d'un ticket de « Millionnaire » ou de « Tac o Tac ».
En grattant les 180 tickets ainsi versés, les B.G.A. gagnent de quoi régler la salle et le DJ.
Le reste de la somme leur permey de réaliser treize survêtements blancs et des blousons siglés BGA.
Ils ont alors l'idée de proposer leurs services en qualité d'agents de sécurité aux autres jeunes organisateurs de soirées dansantes.
Les rémunérations pour service rendu sont suffisantes pour organiser de temps en temps des sorties pour les plus jeunes (piscine, base de loisirs, cinéma...) et renouveler ce qui est devenu leur signe distinctif : le survêtement blanc et le blouson noir siglé B.G.A.
Des membres de B.G.A. en tenue blanche
(Foire du Trône)
Des membres de l'association en blouson (One bis)
Dés le début, tout
garçons qu'ils soient, les BGA ne se contentent
pas de leur efficacité en direction de leurs petits
frères, ils cherchent en même temps le lien avec
les filles et tous les autres jeunes.
:: Le lien avec les femmes "Le plus important pour nous, ce n'est pas tant le nom que nous portons Braves Garçons d'Afrique ; c'est la philosophie de ces initiales B.G.A.
Parce que nous respectons nos mères, nos sœurs et la femme, au sens universel du nom, que dès le départ, nous nous sommes penchés sur la question de la place des femmes dans nos quartiers."
Exemple de projets:
"Tous ces projets illustrent notre volonté de ne jamais oublier que les droits humains s'appliquent à toutes et
tous sans distinction de sexe, de race, ou de religion."
:: Le lien avec l'Afrique
Les
racines étant
indispensables
à l'éveil et à la
subsistance d'un arbre, il nous est apparu primordial, vital
de garder un lien avec nos racines familiales et ancestrales. C'est
leur force et leur réalité : une bande de jeunes
qui progressivement deviennent ensemble le cœur
d'un système de collectifs, de commissions, de
projets, un laboratoire social sur le terrain, pivot d'un
système de lien social qui apprend en tirant les
leçons de son quotidien lors d'interminables nuits
de palabres
Exemple
de projets:
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